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Ce site n'est plus mis à jour depuis 2004,mais je vous invite à suivre la formidable histoire de notre Glorieux 75 sur mon nouveau site en cliquant ici !Alors qu'il est présenté officiellement au public lors du défilé du 14 juillet 1899, le canon de 75 est encore en cours de mise en place dans les régiments d'artillerie de campagne. Les allemands connaissent son existence mais n'ont pas encore eut l'opportunité de mesurer ses qualités sur le terrain. Le canon de 75 va rapidement commencer sa longue carrière dès l'expédition en Chine en 1900. Ce premier engagement du canon de 75, qui plus est, hors de métropole, permet à l'artillerie française de se forger une renommée internationale. Un des résultats de cette démonstration est l'adoption du canon de 75 par la Serbie, la Bulgarie et la Grèce dans les années qui suivent, malgré une concurrence acharnée des grands fabricants européens d'armes lourdes ( Krupp, Skoda, Maxim...). L'expédition en Chine est donc le point de départ d'une longue série de combats et de faits d'armes auxquels participe glorieusement le canon de 75. En voici un aperçu:
L'expédition internationale en Chine, 1900
En Chine, en juin 1900, a lieu une révolte de bandes armées, les "Boxers", contre les délégations officielles européennes et les missions catholiques présentes à Pékin. Face à ce soulèvement commandité par l'Impératrice Tseu-Hi, les pays concernés (Allemagne, Italie, France et Angleterre) mettent sur pied un corps expéditionnaire international commandé par un militaire allemand, le feld marchall Von Waldersee. 18 000 soldats francais participent à l'opération, sous les ordres du Général de division VOYRON. Trois batteries de 75 font partie du dispositif, débarquées à Takou après un intense bombardement. La cohalition internationale entre dans T'ien - Tsin le 14 juillet 1900 où des Boxers ont pris position. A son tour, Pekin subit plusieurs assauts le 13 août, avec l'appui des 75 francais qui ouvrent le passage aux troupes alliées. Le 75, dévoilé pour la première fois devant des nations étrangères, étonne le Feld Marchall allemand qui s'empresse alors d'avertir son pays de la supériorité et de l'efficacité de la nouvelle artillerie de camapgne française.
Les guerres des Balkans, 1912-1913
En 1912, la Serbie, la Bulgarie et le Monténégro, récemment alliés, entrent en guerre contre la Turquie le 17 octobre. La Grèce décide de prendre partie et déclare la guerre à l'empire ottoman dès le lendemain. La Serbie, vieille amie de la France, est largement équipée du canon de 75 modèle 1897 et remporte une première victoire à Kumanovo fin octobre. La Bulgarie et la Grèce, également équipés du fameux 75 francais qui affronte alors le 77 allemand acheté par les turques. Cette première guerre balkanique ne dure seulement que huit mois et se traduit par la perte de presque tous les territoires occupés par l'empire ottoman sur le continent européen. Le traité de Londres signé le 30 mai 1913 met officiellement fin à cette guerre. Le 75 gagne ici sa première victoire contre le canon de 77mm turque. Mais la Bulgarie prend rapidement ses distances avec ses anciens alliés grecs et serbes. La deuxième guerre balkanique éclate le 29 juin 1913. Les canons de 75 serbes, grecs et bulgares s'affrontent désormais entre eux. Cette guerre, très courte, se termine par la signature du traité de Bucarest le 10 aout 1913.
20
novembre : nos batteries sont établies dans un terrain bouleversé
par les combats antérieurs, ce qui rend leur camouflage très
difficile.
Du 5 au 25 avril
1916, le 43°RAC a tiré 150 000 coups, perdu 90 canons et 51
chevaux. Un grand nombre des canons ont éclaté, les autres
ont été démolis par le feu ennemi. Vingt de nos hommes
ont été tués, 50 blessés. Le 43° RAC revient
à Verdun du 19 au 29 mai. A la relève, le régiment
avait tiré 100 000 coups, perdu 50 canons et 45 chevaux. Vingt-cinq
hommes avaient été tués et 50 blessés.
A Verdun, le 34°
RAC a eu, du 5 avril au 25 juin, plus de 70 canons détériorés
par le feu adverse, c'est-à-dire que chaque pièce a du être
remplacée deux fois.
C'était
le 3 ou 4 mars. Dans un petit bois à notre gauche se trouve une
batterie de 75 du 16° RAC. Cette batterie tire sans arrêt sur
les lignes ennemies. Le Capitaine qui la commande, debout à l'arrière
de ses pièces, commande le feu et malgré les obus qui pleuvent
de toutes parts autour de sa batterie, il donne ses ordres, impassible,
et fait ouvrir le feu au moment précis où les obus allemands
arrivent par quatre sur sa batterie, ceci dans le but évident de
camoufler son feu. Une pièce de 75 est démolie ; les servants,
tous tués ; le feu continue quand même ; c'est le tour de
la 2° pièce et l'officier ne bronche pas de son poste ; debout
en plein air, il continue son commandement
" Les conducteurs
d'artillerie peuvent figurer, comme nombre de leurs camarades fantassins,
parmi les oubliés de la gloire. Le fait d'armes ou le simple courage
du fantassin restait ignoré ou sans récompense, le plus
souvent parce que ses chefs et ses témoins avaient disparu au cours
du combat. Le conducteur d'artillerie lui, était inconnu ou méconnu
de ses officiers, ceux-ci se tenant à la position de batterie,
celui-là étant aux échelons sous les ordres directs
de l'adjudant aux pouvoirs limités. Et pourtant le conducteur d'artillerie
a rempli une tâche utile, difficile et dangereuse, notamment à
Verdun, où il dut déployer des qualités d'initiative
et d'énergie peu communes.
"
Il y avait derrière nous à gauche, trois ou quatre batteries
de 75 qui nous cassaient les oreilles tous les matins pendant quatre heures
d'affilée, et " remettaient ça " bien souvent
dans l'après-midi. Mais un jour, elles furent repérées
et les 210 commencèrent à pleuvoir. A la relève,
nous passâmes à cet endroit et l'on nous dit qu'il était
tombé plus de 1200 obus de 210 pour réduire ces pièces
au silence. Nous le crûmes facilement en voyant le terrain ravagé,
les pièces enterrées, les " cagnas " démolies
et les caissons éventrés. Comme elles avaient reçu
l'ordre de tenir, elles avaient tenu jusqu'au dernier servant
"
Quelques témoignages d'André ARIBAUD: « A 22 heures, nous sommes arrosés par des centaines d’obus à gaz tirés par des canons de 77. (…)Nous ne restons que six indemnes (un lieutenant, un maréchal-des-logis et quatre servants dont je faisais partie). Nous n’avons plus assez de personnel pour tirer avec nos quatres pièces. » « Je suis complètement sourd, je confonds le départ de nos pièces avec les éclatements des obus de l’artillerie allemande qui tombent autour de nous. »
La Campagne de France, 1939-1940
Lors des combats de 1940, l'armée française est déstabilisée par la rapidité des troupes allemandes qui pratiquent la "BlitzKrieg". Si bien que certains de nos artilleurs équipés du 75 se transformèrent malgré eux en fantassins et firent usage de leurs canons en tir tendu contre les blindés ennemis. En tirant de plein fouet et à très courte distance (1000 mètres, voire moins), le 75 s'avère un très bon canon anti-char. Le canon était ansi pointé en direction à "bras ferme", puis l'on affichait un angle de site à "0", hausse et dérive à "0", tambour à "100". On visait directement dans le collimateur et lorsque le blindé adverse apparaissait les chenilles sur la ligne de foi de horizontale, c'était le coup au but assuré.
C'est ainsi que le 6 juin 1940 à HORNOY, un groupe de canons de 75 du 72° Régiment d'Artillerie détruisit 38 chars allemands en une après-midi !
Les combats des Forces Francaises Libres
Ce groupe d'artillerie
embarque dès le 30 juin 1940, au sein d'un corps expéditionnaire,
à destination de Dakar. Ces artilleurs et leurs 75 se retrouvent
ensuite au Cameroun où ils rejoignent leCapitaine LAURENT-CHAMPROSAY
et ses hommes qui ont rejoint les Forces Françaises Libres
depuis la Haute Volta.
En mai et juin 1942, en Lybie à Bir Hakeim, le 1°RAFFL va de nouveau s'illustrer avec ses canons de 75. Dans la nuit du 26 mai, Rommel, à la tête de l 'Afrikakorps et du 20° corps d'armée italienne, amorce un vaste encerclement par le sud en direction de Bir Hakeim. Les unités blindées anglaises en réserve de la VIII° Armée Britannique subissent de grosses pertes mais parviennent à freiner l'offensive allemande, étonnée de la taille du dispositif allié. Le Général KOENIG, qui a déployé la 1° Brigade Française Libre en position défensive à Bir Hakeim, attend l'arrivée imminente de l'ennemi. Le 28 à 8 heures, la Division blindée italienne ARIETE lance son attaque. Deux vagues de blindés passent successivement à l'offensive de la place forte de KOENIG. La violence de l'attaque est telle que six chars italiens réussissent à perçer le dispositif français, malgré la résistance des canons de 75 utilisés en tir anti-chars. Mais le succès n'est que superficiel car les italiens stoppent leur attaque et maintiennent leurs positions: ils ont perdu 32 chars dont 12 détruits par les mines. Les français n'ont à déplorer qu'un blessé. Les journées
suivantes sont assez calmes autour de Bir hakeim, malgré les tentatives
d'infiltration ennemies à travers les champs de mines. Rommel décide
de modifier ses plans et de regrouper ses divisions pour rétablir
ses itinéraires d'approvisionnement désormais menacés.
Il veut s'emparer de la partie sud du secteur jusqu'à Bir Hakeim.
Une division allemande renforcée de la division italienne TRIESTE
se positionnent à Bir Hakeim dans la nuit du 1° au 2 juin.
Après l'encerclement du point d'appui, au nord par les italiens
et au sud par les allemands, un déluge de feu commence à
s'abattre sur les positions françaises. La Luftwaffe et l'artillerie
allemande se déchaînent mais la position est bien enterrée
et les soldats français résistent fermement. Le 4 juin,
les attaques allemandes et italiennes reprennent, encore plus massives.
La Brigade résiste et repousse les assauts, notamment grâce
à l'emploi judicieux des canons de 75, renforcés par des
canons de 47 italiens capturés quelques jours auparavant.
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